Par Gérard Haas et Alide Dorcent
Alors que la France et l’ensemble des pays de l’Union Européenne se préparent à une crise de l’énergie entrainant une augmentation des prix du gaz et de l’électricité, la blockchain Ethereum a déjà mis en œuvre une solution drastique.
En effet, le 15 septembre dernier, la blockchain Ethereum a opéré une fusion, « The Merge » en anglais, modifiant la méthode utilisée pour valider les transactions sur sa blockchain.
Cette fusion marque une réelle révolution puisqu’elle permettra de réduire la consommation énergétique de la blockchain de 99,95 % !
Dans un contexte de rationnement énergétique, la blockchain Ethereum se montre ainsi exemplaire en effectuant une telle modification de son mode de fonctionnement.
Il s’agira donc de s’interroger sur ce nouveau procédé et d’appréhender les conséquences de son utilisation.
L'objectif de réduction de la consommation énergétique de la blockchain Ethereum
Le rapport sur les cryptomonnaies de Jean-Pierre Landau avec la collaboration d’Alban Genais au Ministre de l’Economie et des Finances du 4 juillet 2018, indiquait au sujet de la grande rivale d’Ethereum, le Bitcoin, que son fonctionnement entraîne une consommation « (délibérément) élevée de ressources ».
Le rapport cite également des chiffres : « La consommation annuelle d’électricité du Bitcoin est actuellement de 40,64 Twh (terawatt-heure soit 1 milliard de kWh), supérieure à celle de la Hongrie. ».
Le fonctionnement d’Ethereum avant fusion se situait entre 94 et 112 Twh d’électricité par an.
Ethereum avait ainsi anticipé les critiques au sujet de son empreinte carbone et prévu dès son lancement en 2015 un changement de méthode de preuve.
Il a finalement fallu attendre sept ans pour voir naitre cette révolution qui devrait bousculer ses principaux concurrents du monde de la blockchain.
Les principales difficultés étant que le calcul de la monnaie et la résolution d’équations virtuelles ainsi que les serveurs informatiques utilisés pour l’extraction de cryptomonnaies deviennent souvent rapidement obsolètes.
La principale alternative pour rendre ces cryptomonnaies moins polluantes est donc le changement de méthode de preuve mais est également observé comme autre piste celle du recours à des énergies renouvelables.
Un changement de la méthode de preuve de la blockchain Ethereum
Initialement, la méthode utilisée par la blockchain Ethereum correspondait à celle nommée « Proof of work » en anglais, c’est-à-dire la preuve par le travail désignant pour un algorithmeh, le fait de procéder à la validation de la création de nouveaux blocs sur la chaîne.
Désormais, la fusion opère une évolution en basculant vers la preuve d’enjeu, « Proof of Stake ».
Le principal avantage étant la consommation d’énergie réduite, présenté préalablement, mais ce changement de méthode s’accompagne également d’une nouvelle puissance de calcul pour la cryptomonnaie.
Cet argument est ainsi mis en avant par les fondateurs d’Ethereum.
Des mineurs virtuels viennent ainsi remplacer de véritables mineurs dans l’opération de validation des transactions et d’établissement du cours de la monnaie.
Ces mineurs virtuels vont ainsi participer à ces opérations en déposant une somme sous séquestre afin d’empêcher toute tentative de détournement de la blockchain.
Les blockchains postérieures à Ethereum fonctionnent désormais dès leur création selon la méthode de la preuve d’enjeu ce qui permet une classification entre blockchains de première, deuxième et troisième génération.
L’élément qui marque l’innovation de la fusion d’Ethereum est le premier basculement d’une méthode vers une autre.
Ainsi, les yeux sont désormais tournés vers les conséquences de cette fusion récemment opérée.
Quels changements pour les utilisateurs de la blockchain de l’Ethereum ?
La communication effectuée par les porte-voix d’Ethereum précise que : « Le PoS (Proof of Stake) engendre un changement pour les mineurs/valideurs. » mais souligne « Il n’y a pas de changement majeur pour les utilisateurs ni pour les développeurs d’applications, ni même d’interruption du réseau ».
Cependant, si les avantages préalablement énoncés du changement de méthode sont considérables, il existe certaines réserves concernant la centralisation du nouveau réseau et à sa sécurité.
A titre d’illustration, deux semaines après sa grande fusion, Ethereum a en effet été confrontée à une première attaque d’un hacker.
Ce dernier a exploité une faille et est parvenu à doubler la quantité de cryptomonnaies ayant été déposée.
Ce dernier évènement forme ainsi un point de rappel des risques entourant l’économie des cryptomonnaies.
En effet, de nombreuses mises en garde sont émises par le ministère de l’Économie et des finances et par l’Autorité des marchés financiers (AMF) concernant les investissements effectués en matière de monnaies virtuelles.
Car si la démultiplication des acteurs impliqués dans le fonctionnement de la blockchain Ethereum permet une meilleure surveillance de celle-ci, il est important de veiller à sécuriser toute opération effectuée au moyen de cryptoactifs.
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