Par Gérard Haas et Alide Dorcent
Certains comparent cet évènement à la faillite de Lehman Brothers de 2008 ayant entrainé la chute des plus grandes bourses mondiales, vous avez surement entendu parler de la faillite de la plateforme FTX le 11 novembre dernier.
Cet évènement marque un bouleversement pour les acteurs de l’industrie des cryptomonnaies, celle-ci se retrouve en effet fragilisée et doit faire face à de vieux démons : des critiques sur sa stabilité.
L’univers des cryptomonnaies compte cependant des investisseurs prêts pour l’aventure, permettant au secteur de s’accroitre considérablement.
Ce n’est pourtant pas sans compter sur les nombreuses mises en garde des autorités françaises que sont l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) et l’Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR).
Il s’agira ainsi au titre du présent article de revenir sur ce récent évènement afin d’en tirer tous les enseignements.
Le vendredi 11 novembre dernier, un communiqué publié sur le compte Twitter de la plateforme annonçait : « Les sociétés du groupe FTX entament une procédure volontaire en vertu du chapitre 11 (c’est-à-dire la règlementation relative aux faillites) aux États-Unis. Début d'un processus ordonné d'examen et de monétisation des actifs au profit des parties prenantes mondiales John J.Ray III est nommé directeur général ; Sam Bankman -Fried démissionne »
Homme d’affaires et investisseur américain, il était le PDG de la plateforme FTX Cryptocurrency Exchange soit une bourse des cryptomonnaies.
Sam Bankman-Fried a notamment été considéré par le Time Magazine comme l’une des cent personnalités les plus influentes au monde dans la catégorie « Titans » aux côtés de Tim Cook, Christine LAGARDE ou encore Oprah Winfrey.
Il devient, en 2019, le dirigeant de la troisième plus grande plateforme d’échange de cryptomonnaies comptabilisant un volume à plus de 9 milliards en moyenne.
Une cryptomonnaie est ainsi née de cette plateforme : les FTT.
Le premier élément inquiétant dans l’aventure du dirigeant de FTX a été le choix d’investir les fonds de clients dans un fond de spéculation lui appartenant afin de financer une nouvelle société basée aux Bahamas.
Puis, en novembre dernier le principal concurrent Changpeng Zhao, PDG de Binance décide de revendre ses FTT.
Beaucoup considèrent cette manœuvre comme l’élément déclencheur ayant mis la plateforme FTX dans une situation financière périlleuse permettant à Binance de proposer une offre de rachat à son concurrent direct.
Les clients sentant le vent tourner ont donc retiré leurs fonds sur FTX et il n’aura fallu que deux jours au dirigeant pour annoncer la faillite de la société et in fine … sa démission.
Ce dernier fait également face aux diverses critiques le tenant pour responsable de la chute annoncée de l’univers des cryptomonnaies.
Mais en réalité qu’en est-il ?
Comme un jeu de dominos, les plateformes d’échange ou fonctionnant au moyen de monnaies virtuelles ont vu leur valeur réduite.
Tous les acteurs trouvent désormais un point d’accord sur le fait de solliciter de la part des autorités compétentes à l’échelon européen comme international des moyens de régulation de ces plateformes.
En effet, l’AMF a mis le doigt sur cette actualité et interroge les prestataires de services sur actifs numériques (les PSAN) sur leur lien avec la plateforme FTX.
L’AMF a ainsi envoyé une liste de questions à une cinquantaine d’acteurs afin de prévoir les conséquences de l’évènement sur le public concerné et sur la gestion faite des fonds.
La plateforme FTX affiche désormais sur son site internet la phrase suivante :
« FTX n’est actuellement pas en mesure de traiter les retraits. Nous vous déconseillons fortement d’effectuer des dépôts »
La question que beaucoup se posent est légitimement celle de l’avenir des cryptomonnaies.
Était-ce un accident de parcours, un cri d’alerte ou l’annonce d’une fin imminente ?
Cet évènement pourrait également représenter une situation à laquelle il fallait s’attendre du fait du développement très rapide de ces plateformes car comme présenté préalablement FTX ne date que de 2019 !
Cet évènement retentissant aura le rôle signal d’alarme pour les autres acteurs car, dans l’attente de nouvelles règlementations permettant de mieux encadrer ces plateformes, il leur est soufflé de mettre la même énergie dans la prévention des risques externes (notamment les risques de hack, de détournement de fonds etc.) que dans la gestion interne de ces sociétés.
En effet, contrairement aux acteurs classiques du monde de la finance, ces plateformes ne sont pas aussi contrôlées. Elles peuvent faire l’impasse sur certaines obligations dont le contrôle est placé, en France, entre les mains de l’ACPR adossée à la Banque de France.
L’ACPR a notamment pour mission la surveillance des établissements visant un enjeu de stabilité financière ainsi qu’une supervision des risques de comportement ou pratiques à l’encontre de cet enjeu.
Une nouvelle fois, nous recommandons à chaque acteur souhaitant se lancer dans l’aventure des crypto actifs de faire le choix d’un accompagnement juridique en la matière afin de vérifier la conformité de la plateforme envisagée ou tout simplement du projet ambitionné.
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