Gérard HAAS et Bastien EYRAUD
En 2018, pour les plateformes numériques, le voile de la communication angélique s’est encore déchiré sous la pression des conséquences de leurs actions. En effet, les GAFA doivent de plus en plus rendre compte et reconnaître la réalité de leurs actions.
En effet, l’année 2018 aura été la cause de bien des émois pour les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), ces géants américains du net. Des fuites massives de données personnelles, la propagation de fake news (fausses nouvelles) sur les plateformes en ligne, les révélations d’agressions sexuelles en chaine « #metoo », autant de scandales qui ont émaillé l’actualité de 2018.
Revenons point par point sur ces différents éléments qui concernent tout un ensemble de problématiques juridiques en lien direct avec la transformation digitale de notre société : protection des données personnelles, fake news, e-réputation…
Ce fut le sujet majeur du printemps dernier, l’application au sein des pays de l’Union européenne (UE) du Règlement général sur la Protection des Données Personnelles[1] en mai 2018. Cette nouvelle norme renforce d’une part l’information et les droits des citoyens sur leurs données personnelles. Et crée d’autre part, de nouvelles obligations sous peine de sanctions records pouvant aller jusqu’à 4% de leur chiffre d’affaires mondial.
Il se trouve que les données personnelles des utilisateurs de Facebook, soit plus de 2 milliards de personnes, se sont retrouvées accessibles par un grand nombre d’entreprises sans l’autorisation des utilisateurs. Et pour cause, personne n’était au courant d’une telle utilisation de ses données personnelles jusqu’au scandale Cambridge Analytica[2]. Cette société britannique qui a utilisé les données personnelles collectées par Facebook dans le cadre de la campagne de Donald Trump aux Etats-Unis.
Malgré les excuses de Mark Zuckerberg fondateur de Facebook, après son audition par le Congrès américain, la plupart des Parlements occidentaux souhaitent auditionner le sulfureux patron pour lui faire rendre des comptes[3]. De même, des brèches à répétition dans la sécurité du réseaux social Google+ ayant entrainé la fuite des données personnelles de plusieurs millions de ses utilisateurs, ont conduit Google à annoncer la fermeture définitive du réseau social[4].
Il s’agit d’un phénomène né avec le référendum sur le Brexit (sortie du Royaume Unis de l’Union européenne) ayant abouti à la victoire du Leave en faveur de la sortie de l’UE.
Cela consiste à propager de fausses informations, des rumeurs, notamment sur les réseaux sociaux, de nature à influencer les foules. Sur fond d’ingérence extérieure et de populisme, les fake news mettent en péril la démocratie et favorisent les votes en faveur des partis extrêmes ou des personnalités clivantes. Ce fut le cas pour l’élection du mouvement 5 étoiles en Italie affilié à l’extrême droite, ou encore l’élection de Donald Trump aux Etats Unis[5].
Le numérique constitue l’outils de prédilection pour propager les fake news. C’est notamment le cas de Google avec YouTube et de Facebook avec Instagram et WhatsApp qui sont accusés de laisser se propager les fake news.
La rapidité avec laquelle l’information est partagée sur les réseaux sociaux et l’échelle mondiale de sa propagation font de la réputation en ligne un enjeu crucial pour les entreprises.
En effet, la moindre erreur peut avoir des répercussions gigantesques au niveau mondial et avoir des conséquences désastreuses sur leur réputation auprès des clients et des utilisateurs.
Google a été confronté à une telle situation lorsque ses employés se sont opposés publiquement à sa volonté d’effectuer un retour en Chine, retour qui impliquait d’accepter la censure des autorités. Également, les employés ont manifesté leur désaccord en apprenant la participation de leur entreprise à un programme d’armement américain[6], obligeant Google à faire machine arrière pour désarmer la polémique.
Enfin, le mouvement #MeToo d’ampleur planétaire, né à la suite de révélations en cascade d’agressions sexuelles commises par des personnalités puissantes, n’a pas épargné les dirigeants des GAFA. Des salariés de google ont débrayé en novembre pour protester contre la gestion du harcèlement sexuel par l’entreprise[7]. Plusieurs cadres de l’entreprise ont été débarqués en catimini pour des faits de harcèlement sexuel ces dernières années au sein de l’entreprise à grand renfort de clauses de confidentialité et d’indemnités de départ.
L’objet initial qui était d’éviter toute polémique n’a pas été atteint…
Le Cabinet HAAS Avocats spécialisé en droit des nouvelles technologies vous assiste afin de prévenir ou de régler toute situation de crise semblable susceptible de frapper votre entreprise.
[1] Pour en savoir plus sur le RGPD ? consultez ici les articles écrits par les avocats du cabinet sur notre site internet.
[2] https://www.lesnumeriques.com/vie-du-net/cambridge-analytica-scandale-qui-ebranle-facebook-e1465.html
[3] https://www.lepoint.fr/high-tech-internet/l-audition-tendue-de-mark-zuckerberg-au-parlement-europeen-23-05-2018-2220571_47.php
[4] https://www.lebigdata.fr/google-plus-ferme-urgence
[5] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/02/16/fake-news-en-periode-electorale-le-risque-de-tout-melanger_5258138_4355770.html
[6] https://www.usinenouvelle.com/article/chronique-rh-quand-les-salaries-s-emparent-de-la-marque-employeur-la-preuve-par-google.N676714
[7] https://www.usine-digitale.fr/article/alphabet-rattrappe-par-le-mouvement-me-too.N764399