Par Gérard Haas et Alide Dorcent
Par un sondage de l’Institut d’études d’opinion et marketing en France (IFOP) de janvier 2022[1], il est révélé que seuls 35 % des Français déclarent voir de quoi il s’agit lorsqu’il est question de l’univers métavers.
Pourtant, parmi eux, 4 % sont qualifiés d’investisseurs immobiliers du métavers.
Ainsi, si le marché de l’immobilier français connaît depuis la période de crise sanitaire engendrée par le Covid-19 de fortes fluctuations, un nouveau marché émerge.
C’est actuellement dans les univers des plus grandes plateformes de métavers : The Sandbox et Decentraland que des propriétés virtuelles sont mises en vente pour des montants s’élevant parfois à des millions d’euros.
Les investisseurs de cette nouvelle technologie 3.0 devront donc veiller à sécuriser leurs investissements financiers sur ces marketplaces en effectuant une analyse des risques spécifiques.
Quelles sont les typologies des investisseurs du métavers ?
Pour rappel, les achats effectués dans le métavers ont lieu par le biais de cryptomonnaies admises sur la marketplace.
Par exemple, l’Ethereum ou le Polygon.
Cette monnaie numérique basée sur la technologie de la blockchain est aujourd’hui scrutée par les grandes entreprises et les marques.
Par exemple le groupe Carrefour[2] et le groupe Casino, mais également Adidas et Gucci.
En France, ces investisseurs sont pour la plupart des personnes jeunes et expérimentées face à l’usage des outils numériques et de la cryptomonnaie.
Cependant, la connaissance du marché de l’immobilier classique ne représente pas un critère pris en considération par ces nouveaux investisseurs.
Si le métavers reproduit les propriétés immobilières de célébrités, engendrant ainsi une hausse de la valeur des parcelles de terrain, appelés des « land » disponibles aux alentours, il conserve sa versatilité faisant varier drastiquement les prix.
Par exemple, le prix moyen d’une parcelle sur The Sandbox a pu passer de 12.000 euros à 1.800 euros en seulement quelques mois.
Le paiement de sommes réelles pour un bien immobilier virtuel
Les investisseurs peuvent tout d’abord avoir une satisfaction personnelle à intégrer cette nouvelle économie numérique, mais c’est surtout la possibilité d’une plus-value financière à plus ou moins court terme qui reste le principal moteur de leur investissement.
En effet, le marché du métavers est aujourd’hui estimé en milliards de dollars et ce n’est rien par rapport à certaines prévisions de cabinets de conseil[3].
L’achat d’un bien immobilier dans le métavers donne accès à un titre de propriété tout comme un acte authentique rédigé classiquement par un notaire.
La technologie spécifique de la blockchain tant par sa sécurité face aux risques de falsification ou encore la possibilité d’une réelle authentification du détenteur du bien sont autant d’éléments favorisant l’engouement de l’immobilier virtuel.
Dans ce prolongement, l’acquisition d’un tel bien pourra comme dans la vie réelle naître d’un accord consensuel entre l’acheteur et le vendeur concernant le bien et son prix.
Mais elle pourra également déboucher sur la revente dudit bien avec une marge possiblement considérable permettant la perception de réels fruits générés par le bien.
L’économie autonome du métavers étant amenée à s’accroître, un positionnement sur ce marché de l’immobilier peut représenter un énorme potentiel.
Ce potentiel étant d’ores et déjà démontré par l’existence d’un « remote tourism », soit une industrie du tourisme dans le métavers.
Mais pour toute économie en rupture avec le modèle classique, les investisseurs devront veiller à bénéficier d’un accompagnement dans leur projet d’investissement immobilier virtuel.
S’agit-il d’une simple reproduction du réel marché de l’immobilier ?
Si les possibilités dans le métavers semblent infinies, c’est pourtant bien la présence de célébrités ou encore de marques internationales présentes sur les différentes map qui permettent de susciter l’attractivité d’un ensemble de parcelles.
Ne serait-ce pas ainsi là une reproduction numérique du réel marché de l’immobilier ?
Il semble tout à fait possible d’imaginer l’apparition dans le métavers d’édifices emblématiques à travers le monde.
Le propriétaire pourrait ainsi décider de reproduire le bâtiment dans le métavers et développer sa visibilité commerciale, y reproduire son activité et ainsi développer tout un nouveau marché.
Par exemple, un célèbre lieu de spectacle pourrait dans le métavers tarifer l’entrée du bâtiment virtuel aux utilisateurs.
La question pourra ainsi se poser de la possibilité par la suite pour quelconque investisseur d’acquérir de tels biens immobiliers.
Enfin, si l’achat est le mode le plus amorcé, la possibilité de location d’un bien immobilier virtuel est envisageable.
Nous pouvons ainsi nous projeter dans la relation d’un propriétaire d’un bien vis-à-vis de son locataire et s’interroger sur les rapports qu’ils devront entreprendre.
Des taxes immobilières virtuelles pourraient-elles voir le jour ?
L’évolution de ce nouveau marché immobilier prometteur devra donc être scrutée afin de connaître les utilisations qui vont apparaître et surtout des retours à plus long terme des premiers investissements.
Affaire à suivre…
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[1] Les Français et le métaverse, 13 janvier 2022, IFOP
[2] Communiqué de presse, 16 mai 2022, Publicis Conseil
[3] Value creation in the metaverse, Juin 2022, Etude McKinsey