L'Intelligence Artificielle (IA), au cœur de l'actualité, s'impose comme un puissant vecteur de transformation pour l’ensemble de la société. Partout, on vante son potentiel révolutionnaire dans des domaines aussi variés que la santé, l’économie, la création artistique et bien d’autres encore.
Récemment, le PDG d’Open IA a annoncé que l’IA serait, d’ici une dizaine d’années, plus intelligente que l’être humain. Si cette annonce peut faire peur, nous sommes encore bien loin des scénarios de science-fiction.
Sans entrer dans l’éternel débat de la définition de l’intelligence, une distinction existe entre l’IA forte et l’IA faible. Il s’agit d’une théorie fondamentale de l’IA faisant référence à deux visions très différentes de ce que l'IA peut accomplir et de la nature même de l'intelligence.
IA FAIBLE | IA FORTE |
L'IA faible, parfois appelée IA étroite (ou "narrow AI" en anglais), désigne des systèmes d’IA conçus pour accomplir des tâches spécifiques de manière efficace, mais qui ne possèdent pas de conscience, de compréhension ou d'intelligence générale. Ces IA ne comprennent pas le contexte plus large de ce qu'elles font et ne sont pas capables de transférer leurs compétences à des tâches différentes de celles pour lesquelles elles ont été programmées. |
L'IA forte, également appelée intelligence artificielle générale (AGI pour "Artificial General Intelligence"), fait référence à une forme d'IA qui aurait non seulement la capacité de réaliser toutes les tâches cognitives que les humains sont capables de faire, mais qui posséderait aussi une conscience et une compréhension profonde du monde, similaire à celle des humains. L'IA forte serait capable d'apprendre n'importe quelle tâche, de raisonner, de comprendre le langage, de faire preuve de créativité, d'adaptation, et même d'éprouver des émotions et des intentions. |
Même si les définitions peuvent parfois varier, aujourd’hui l’IA forte n’existe pas. Cependant, l’évolution des réglementations permet d’encadrer ces développements technologiques (ex : AGI) soulignant la nécessité de distinguer clairement l’intelligence artificielle de l’intelligence humaine.
L’AI ACT est le premier Règlement dédié à l’intelligence artificielle. Ce texte a permis d’opérer un classement des IA garantissant une protection des droits de chacun. Pour rappel, on retrouve dans le règlement européen des pratiques interdites telles que des IA qui auraient pour but de déployer des techniques subliminales au-delà de la conscience humaine, susceptibles de fausser le pouvoir de décision des individus.
Les dispositions de l’article 5 de l’AI ACT permettent ainsi d’éviter les innovations trop intrusives que l’IA pourrait introduire dans notre quotidien et pouvant avoir un impact négatif sur les personnes physiques.
Si l’article 5 prévoit un régime d’interdiction de certaines IA, l’article 6 de l’AI ACT met l’accent sur les IA à haut risque. Ces dernières ne relèvent pas d’un régime d’interdiction, mais bien d’un régime de précaution quant à leur développement.
Ainsi, si l’innovation en matière d’intelligence artificielle peut être remarquable, elle se doit d’être limitée et encadrée par des régimes juridiques fiables pour éviter toutes les formes d’abus qui pourraient découler de ces nouvelles pratiques.
Sans réglementation adéquate, l'AGI pourrait engendrer des risques imprévisibles, tels que des atteintes à la vie privée, des décisions autonomes biaisées ou malveillantes, ou encore la perte de contrôle par les humains sur des systèmes trop avancés. L’encadrement juridique actuel de ces nouvelles techniques semble alors former un rempart efficace et nécessaire face à une potentielle AGI.
Pour Daniel Andler, il est nécessaire de réaliser une distinction entre intelligence artificielle et intelligence humaine. En effet, pour le philosophe français, il serait impossible que la machine dépasse l’homme en termes d’intelligence, car les deux formes d’intelligence ne sont pas les mêmes.
Selon lui, l’intelligence artificielle ne pourrait être comparée à l’intelligence humaine, l’IA se rapprocherait davantage d’un « tas de connaissances ». Elle ne relèverait que d’un enrichissement venant des connaissances qu’elle accumule lui permettant de traiter les informations plus rapidement et de manière plus neutre, contrairement à la connaissance humaine qui est façonnée différemment pour chacun en fonction de nos évolutions sociologiques.
En définitive, ces deux concepts présentent une nature distincte, rendant toute substitution illusoire. Prenons l'exemple de l'intelligence artificielle dans le monde professionnel : si elle permet l'automatisation de certaines fonctions, elle se révèle également être créatrice d'emplois, en exigeant la mise en place de postes destinés à encadrer cette automatisation. Ainsi, l’IA ne se substitue pas à l'intelligence humaine, mais renforce sa compétitivité et enrichit son rapport à la connaissance.
L’intelligence artificielle, ou même l’AGI, ouvrent des perspectives fascinantes et novatrices, mais elles ne sauraient remplacer l’intelligence humaine. Si elle est bien régulée, l’intelligence artificielle représente un levier d’évolution, mais il est important qu’elle reste ancrée dans des principes éthiques et humanistes.
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