Par Gérard Haas et Irène Corne
A l’ère du big data, la capacité à savoir lire les données, les comprendre, les vérifier, les comparer, les discuter, n’a jamais paru aussi essentielle.
Depuis un an et demi, ce sont les données épidémiologiques qui se sont retrouvées sur le devant de la scène (taux d’incidence, taux de positivité, taux de mortalité…). Pourtant, si les données aujourd’hui sont partout, rares sont ceux qui les maîtrisent vraiment.
Qu'est-ce que la Data literacy ?
La littéracie des données, culture de la donnée, ou encore datalphabétisation, c’est la capacité à lire, comprendre, analyser, interpréter, utiliser les données et communiquer avec.
Force est de constater qu’il existe un décalage significatif entre ce que les gens comprennent des données et ce qu’elles veulent dire en réalité. Cela a notamment pu être mesuré dans le contexte de la pandémie de covid-19. Une enquête d’opinion a été réalisée en juillet 2020 qui montre l’écart entre perception et réalité de l’impact du covid-19. Par exemple, à la question « Combien de personnes sont décédées du coronavirus dans votre pays ? » les français ont répondu 5% en moyenne. Mais la population française étant d’environ 67 millions de personnes, cela signifie qu’il y aurait eu plus de 3 millions de morts du coronavirus alors que le nombre de morts en France à cette période s’élevait en réalité à un peu plus de 30 000, soit 100 fois moins.
Outre la vie quotidienne et le contexte actuel, les difficultés liées à la maîtrise des données se ressentent aussi dans le monde de l’entreprise. En effet, selon un récent rapport, seul 1 salarié sur 5 se sent à l’aise dans sa capacité à lire, comprendre, remettre en question et travailler avec les données. La grande majorité des employés interrogés disent se sentir submergés voire malheureux lorsqu’ils travaillent avec des données et un peu plus de la moitié juge que le trop-plein de données est source de stress au travail.
Data literacy : pourquoi c’est important ?
Dans un monde où la quantité de données ne cesse d’augmenter toujours plus vite, la data literacy est devenue incontournable. Des forces de police aux banques, en passant par la recherche médicale, les données sont une mine d’or lorsqu’elles sont correctement exploitées : prévention de la délinquance, lutte contre la fraude, amélioration de l’expérience client, innovation, amélioration des diagnostics et de la qualité des soins…
Par ailleurs, nos choix sont motivés par les données dont nous disposons. Ainsi, le fait pour un dirigeant d’entreprise de comprendre, savoir collecter et analyser les données va lui permettre de faire des corrélations, d’orienter et d’améliorer sa prise de décision. Mais l’intérêt d’être datalphabétisé ne s’arrête pas seulement aux décisionnaires : en raison du manque de data literacy, les entreprises perdraient environ 5 jours de travail chaque année par salarié. En France, cette perte de productivité se chiffre à 9,8 milliards d’euros[1]. Le lien établi entre datalphabétisation et performance au travail montre que les entreprises ont donc tout intérêt à former leurs salariés en la matière.
La data literacy c’est savoir lire et comprendre les données mais c’est aussi être capable de distinguer les vraies données des fausses. Ainsi, la datalphabétisation est également un outil redoutable afin de lutter efficacement contre les fake news, phénomène qui vise les individus mais aussi les entreprises.
Data literacy : quelles solutions ?
Il apparait donc de plus en plus nécessaire de s’inquiéter de la datalphabétisation de tous. Si la data literacy est un sujet encore émergent, des initiatives ont été engagées.
Notamment, le Data Literacy Project est une communauté internationale indépendante qui, depuis 2018, a pour mission de démocratiser la littéracie des données et développer des outils en ce sens. Des cours, modules et certifications sont notamment à la disposition des individus afin de renforcer leurs compétences en matière de data. Les entreprises, elles, sont encouragées à promouvoir une véritable culture de la donnée en leur sein. Pour ce faire, le Data Literacy Project propose un plan d’action en cinq étapes :
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[1] Ibid.