Par Eve Renaud-Chouraqui
C’est un phénomène international.
A travers le monde, les différentes autorités de la concurrence prononcent de plus en plus de fortes amendes à l’égard des géants du web. Les GAFA ne sont pas les seuls exposés à de telles amendes, leurs équivalents asiatiques le sont également.
La dernière en date : la condamnation de Naver, présenté comme le « Google sud-coréen » au paiement d’une amende de 19,5 millions d’euros.
Pour information, Naver est une plateforme sud-coréenne créée en 1999 disposant de son propre moteur de recherche, devenu dominant en Corée du Sud. En septembre 2017, le moteur traitait 74,7% de toutes les recherches sur le web en Corée du Sud :
- 25 millions de coréens disposeraient de Naver comme page de démarrage en tant de navigateur par défaut ;
- 28 millions de coréens utiliseraient quotidiennement l’application mobile Naver.
La Korea Fair Trade Commission (KFTC) a considéré que Naver avait modifié, à diverses reprises entre 2012 et 2015, son algorithme afin de promouvoir ses propres services e-commerce.
Cela vous rappelle quelque chose ?
En 2017, Google a également été condamnée à une amende de 2,42 milliards de dollars par la Commission européenne sur le fondement de l’abus de position dominante sur le marché de la recherche générale sur internet.
Les raisons ?
En 2008, Google aurait introduit sur les marchés européens un changement de stratégie dans ses algorithmes, visant à promouvoir son propre service de comparaison de prix. Ainsi, les services de comparaison de prix de concurrents étaient soumis à des algorithmes spécifiques, assortis de différents critères, auxquels n’étaient pas soumis les propres services de comparaison de prix de Google.
Son effet ?
La rétrogradation des services de comparaison de prix de tiers dans les résultats de recherche apparaissant sur son moteur de recherche. Selon la Commission européenne, les services de comparaison de tiers apparaissaient désormais, et en moyenne, sur la page quatre des résultats de recherche.
Concernant Naver, la KFTC a relevé que celui-ci, via ses modifications d’algorithmes, pouvait remonter les sites liés à ses propres services et déclasser ceux de la concurrence.
Selon la KFTC, cette pratique a pour effet de créer une « distorsion de concurrence » et induit en erreur « les consommateurs qui pensaient être face à des résultats d’une recherche impartiale ».
Naver aurait décidé de faire appel de cette décision.
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